Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mercredi 24 juillet 2013
Développement économique

Sites industriels : l'aéronautique détrône l'automobile

Une enquête réalisée par la revue L’Usine nouvelle permet de faire le point sur l’état de la grande industrie en France. Si elle confirme, d’une part, le lent processus de désindustrialisation, elle souligne également que certains grands groupes restent attachés à leurs territoires d’origine.
Premier enseignement de cette enquête : l’automobile n’est plus le secteur industriel n°1 en France – il est détrôné par l’aéronautique. Si, malgré la fermeture annoncée de certains sites de montage automobile, il subsiste encore d’énormes concentrations industrielles dans ce secteur, comme PSA Sochaux et ses 11 000 ouvriers, le premier site industriel de France est à présent Airbus, à Toulouse, avec plus de 13 200 salariés. L’aéronautique est l’un des seuls secteurs qui recrute au lieu de dégraisser – avec une montée en puissance, par exemple, des sites de Safran (ex Snecma) et Dassault en région parisienne, Eurocopter à Marignane, près de Marseille ou Turbomeca à Bordes, non loin de Pau.
Autre leçon de cette enquête : à l’heure où l’on parle tant des délocalisations, de nombreux groupes industriels restent fidèles à leurs villes d’origine et y « maintiennent leur ancrage » : Michelin emploie encore plus de 10 000 ouvriers à Clermont-Ferrand, tout comme PSA à Sochaux. Legrand reste fidèle à Limoges et les verreries Arc International à Arques, dans le Nord, qui leur a donné son nom.
L’enquête montre également de façon évidente que le nord et l’est du pays restent les bassins industriels les plus importants, malgré la désindustrialisation : seules 14 des 50 plus grosses usines de France se trouvent dans la moitié sud de l’Hexagone. Les raisons n’en sont pas seulement historiques, note L’Usine nouvelle : « Comme le disait Toyota au moment de son implantation à Valenciennes, il dessert depuis sa base nordiste une zone de chalandise de 200 millions de consommateurs ».
Reste que, au-delà de quelques secteurs en pointe, le décrochage de l’industrie, en France, est réel : sur les 50 plus gros sites répertoriés par la revue, 28 ont vu leurs effectifs fondre de manière significative en un an seulement – notamment ceux travaillant pour l’automobile, la défense et la sidérurgie. Et l’enquête ne mentionne pas la véritable hémorragie qui touche les emplois industriels dans les PME.
Les grands sites industriels restent néanmoins, conclut L’Usine nouvelle, « le poumon économique »  de bien des régions, non seulement parce qu’ils emploient de nombreux salariés mais également parce qu’ils drainent autour d’eux tout un réseau de fournisseurs et de sous-traitants.
Au-delà des apparences et des discours sur la disparition de l’industrie, et malgré la crise, la France reste un pays industriel.

Consulter l’enquête de l’Usine nouvelle.

Pour aller plus loin : lire les dossiers de Maires de France « Les maires face aux plans sociaux : entre combat et acompagnement »  dans Maires de France n°302 de mai 2013 et « Ces territoires champions du développement économique »  dans Maires de France n° 304 de juillet-août 2013.

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